La NASA veut envoyer
des hommes sur Mars en 2035
Par Lucie
2035 sera-t-elle le début de la colonisation de l'espace?
Probablement selon la directrice scientifique de la NASA.
Dans une conférence à l'Institut Royal de Londres donnée il y a une quinzaine de jours, la scientifique en chef de la NASA Ellen Stofan a réaffirmé l'engagement de l'agence spatiale a envoyer des hommes sur Mars pour 2035. Apparemment, la vraie difficulté est moins technique que « humaine ».
Ellen Stofan faisait remarquer que « ce n'est pas quelque chose qu'un pays peut faire seul de son côté, mais que l'humanité doit réaliser ensemble. (…) quelque chose de très audacieux sur un long laps de temps, et c'est quelque chose de difficile dans un monde qui en général ne fonctionne pas avec des horizons de temps de 5, 10, ou 20 ans ». En 2010 le président Obama a annoncé des plans pour une mission vers Mars et continue de planifier sur ce calendrier, mais l'engagement a été remis en question ; un programme qui va prendre autant de temps pour produire des résultats est très vulnérable aux changements de priorités et coupes de budget.
Mais l'enthousiasme et la passion d'Ellen Stofan est contagieuse. Elle voit une mission vers Mars comme un élément crucial de la recherche pour répondre aux trois questions qui reviennent incessamment à la NASA : « Sommes-nous seuls, comment sommes-nous arrivés là et comment fonctionne l'univers. Mars est particulièrement importante pour répondre aux deux premières », même si elle a également parlé de la possibilité de la vie sur Europe et Encelade (respectivement des satellites de Jupiter et Saturne).
« Les capacités humaines pour recueillir des informations dépassent de très loin tout ce que peuvent gérer des « rovers. » Pour cette raison, pour comprendre Mars, il nous faut envoyer des personnes, avec évidement un coût plus élevé. D'autant plus que nous n'enverrons pas des astronautes mais des scientifiques. Nous n'allons pas là pour le plaisir, nous allons faire de la science. »
Bien sûr, avant que nous puissions envoyer des gens sur Mars nous avons besoin d'en savoir beaucoup plus, notamment sur les effets de la microgravité sur les humains sur une si longue période. Il faut aussi maintenir un régime alimentaire sain sur une longue période sans possibilité de ravitaillement.
L'une des principales questions qui se posent une mission vers Mars est de savoir si la mission sera une visite rapide comme les débarquements sur la Lune ou le début d'un programme de colonisation. «Je ne pense pas que ce premier groupe devra nécessairement rester sur place, mais nous avons besoin de concevoir cette expédition comme l'établissement d'un avant-poste. Nous voulons qu'il soit possible pour les gens de revenir, d'en faire le début d'une présence humaine soutenue sur Mars. »
Une critique habituelle du programme Mars de la NASA est qu'il est ralenti par d'autres programmes, comme un retour sur la Lune et celui de l'exploration des astéroïdes. Mais Ellen Stofan défend ces programmes qu'elle décrit comme tout aussi importants : « La lune reste un objectif extrêmement important, elle a conservé notre histoire » alors que l'érosion l'a gommée de la Terre.
Jim Adams, le directeur adjoint du département technologie de la NASA est également intervenu, décrivant les plans pour capturer un astéroïde : « Nous avons d'abord pensé que nous enverrions un astronaute sur un astéroïde. Ensuite, nous avons réalisé à quel point c'est difficile ; il est presque impossible d'avoir suffisamment de propulsion juste pour en rattraper un. Alors une fois que nous trouvons le bon, nous allons utiliser toute la technologie que nous avons. Nous l'accrochons, nous l'emballons et nous le faisons glisser en orbite autour de la lune. Ensuite, nous pouvons envoyer des êtres humains sur la cible, ce qui nous permet aussi de pratiquer des opérations dans l'espace lointain . »
Pour atteindre cet objectif , la NASA doit garder un œil sur des astéroïdes qui font environ 10 m de long, ceux nous pouvons capter de cette manière et utiliser comme un site d'essai pour des atterrissages. « La question n'est pas l'astéroïde, s’enflamme Adams, c'est de travailler ensemble et d'inventer la technologie pour être en mesure de le faire. »