Tel Aviv Plage à Paris
Tel Aviv /Plage : je confisquerai bien les allumettes
Par Louise Gaggini
Mais « et la tendresse bordel ! »
De la Mairie de Paris au moindre petit tyran hystérique qui sévit sur les réseaux sociaux en faveur d’une cause qu’il s’est appropriée, on médiatise, discute bataille, et de l’indécence des uns à l’arrogance des autres, des pro palestiniens aux miens, juifs en souffrance de trop d’exactions, chacun y va de ce qu’il croit être son droit pour asséner des propos destinés à gagner sur l’autre, prendre la main et imposer sa vision grégaire tribale ou idéologique, là où il ne faudrait que générosité et humilité.
Générosité pour ces milliers d’enfants et de personnes qui n’ayant pas la possibilité de vacances d’été, s’approprient Paris Plage, trouvant dans cet éphémère espace de loisirs, de quoi transcender joyeusement leurs journées sans mer ni montagnes.
Evidemment que l’idée d’y intégrer chaque année une ville ou un pays élargit leur horizon et évidemment que Tel-Aviv et Israël sont à montrer en exemple dans un monde aujourd’hui si apeuré de vivre, mais les imposer autoritairement dans un espace détourné de sa fonction récréative, touche pour la Mairie de Paris, non pas à l’envie de partage, mais à des options douteuses où l’abus de pouvoir à des fins électoralistes, le dispute à une volonté monarchique de régenter la société française, pour les pro palestiniens à une insulte et pour les juifs à une volonté de reconnaissance à tout prix.
Bien qu’à deux ans des élections présidentielles, le gouvernement et le parti socialiste sont déjà en campagne, ouvertement ou insidieusement, multipliant les actions frontales ou les bassesses de cour pour circonvenir des Français en perdition de repères, essoufflés d’avoir à résister aux injustices et aux mutations de société, au terrorisme islamique comme à ce singulier terrorisme d’Etat qui depuis trois ans bâillonne la République.
Décider d’imposer Tel-Aviv dans Paris Plage, à un moment où juifs comme musulmans se souviennent de la guerre de l’été dernier entre le Hamas de Gaza et Israël, c’est se moquer des uns et des autres, c’est vouloir diviser pour régner, imaginer tirer des bénéfices d’un conflit et de heurts qui ne manqueront pas d’exister, même encadrés par des cordons de CRS.
C’est n’avoir aucune idée de la fonction d’Etat ou de la responsabilité politique. C’est occulter le terrorisme islamique qui s’étend sur le monde, ainsi que la fracture française entre juifs et musulmans, c’est importer le conflit israélo-Palestinien à Paris. C’est n’avoir aucune conscience de l’autre « son frère humain ».
Nous savons tous le chemin à parcourir pour seulement devenir l’ombre d’un genre humain pacifique et fraternel, nous savons tous qu’il y a en l’homme des zones archaïques qui pensent en terme de « tuer ou être tué» et nous savons tous combien ces parts obscures sont capables d’horreurs et d’indignités lorsqu’elles sont sollicitées et manipulées par des paroles travesties de morale.
Des valeurs fondamentales et fédératrices comme la justice, l’humanisme et les religions sont ainsi détournés de leurs objectifs de paix par des pyromanes en puissance, qui trouvent dans des idéologies fanatiques, de quoi alimenter leurs pulsions de mort.
Et tandis que des hommes et des femmes font tomber des dictatures en cherchant des alternatives à la violence du monde, ceux-là au contraire s’infiltrent dans les trouées, cherchent l’espace où implanter leurs haines, et avec l’alibi d’une vertu appropriée de plein droit, s’exercent à poser des bombes incendiaires, heureux de voir les brûlots prendre, et soufflant sur des braises jamais vraiment éteintes, jubilent et dansent devant les flammes de la discorde et les incendies allumés.
Un monde en flammes, qu’ils regarderont se consumer ainsi que Néron de la terrasse de son palais regarda brûler Rome et sa population, satisfait et convaincu dans la folie narcissique de sa toute puissance, de la générosité de son acte.
Pour conclure et sans tomber dans la peur d’un monde où le danger serait partout et jusque sur Paris et sa plage éphémère, j’avancerai que l’hydre à plusieurs visages, qu’il est de tous les bords, de toutes les idéologies et de tous les fanatismes, qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises violences et qu’elles sont toutes à éradiquer puisque toutes préjudiciables à l’humanité. Que quelle que soit la couleur dont on désignera la haine, c’est toujours de rouge qu’elle maculera les trottoirs.
Et puis qu’aussi, vraiment, qu’à certains guignols de l’info sauvage et quotidienne, des réseaux à l’Elysée, je confisquerai bien les allumettes !