Publié le 12.02.2013
Metro
Pédophilie et démission du Pape : les associations ne désarment pas contre Benoît XVI
EGLISE – Dans le concert international de louanges qui a suivi l'annonce de la démission du pape, une voix détonne : celle des associations de victimes d'abus pédophiles, qui dressent un bilan sombre de l'action de Benoît XVI en la matière.
Le scandale des abus pédophiles commis par des prêtres aura hanté jusqu'au bout le pontificat de Benoît XVI. Au cours de ces huit années, la libération de la parole a donné lieu aux révélations de vastes scandales, d'abord outre-Atlantique, puis en Europe, notamment en Irlande. Des membres du clergé ont été accusés d'abus et des membres de la hiérarchie d'avoir couvert leurs agissements.
L'ampleur de ces vagues et leur retentissement avaient poussé le pape a exprimer ses regrets au nom de l'Eglise. Dans une lettre pastorale, en 2010, il exprime sa "honte" et se dit "vraiment désolé" : c'est la première fois qu'un souverain pontife va aussi loin sur le sujet. L'année suivante, le Saint-Siège publie des directives à l'égard du clergé, incitant notamment au signalement des soupçons d'abus à la justice.
Publier en ligne le nom des prédateurs
Insuffisant, estiment pourtant les associations de victimes. "Il a fait de grandes déclarations mais elles n'ont été soutenues par aucune action ni mesure, fustige Barbara Blaine, présidente d'une association américaine de victimes, le Snap. Sous son règne, les enfants sont restés en danger". "Le pape n'a rien fait", enchérit Robert Hoatson, président de l'association d'aide aux victimes Road To Recovery, qui se dit "très content qu'il ait démissionné". En Irlande, le groupe de victimes Survivors of Child Abuse salue aussi le départ de Benoît XVI : "Ce pape a eu une grande occasion de s'atteler à des décennies de sévices dans l'Eglise catholique. Il a promis beaucoup de choses mais finalement il n'a rien fait".
Il reste donc deux semaines à Joseph Ratzinger pour agir, soulignent ces associations. "Imaginons l'onde de choc et l'espoir suscités si, dans ses derniers jours, le souverain pontife rétrogradait, punissait ou défroquait même une poignée d'évêques qui ont caché les actes pédophiles", souligne le Snap. Sa présidente propose également de publier en ligne le nom des prédateurs connus, comme l'ont déjà fait 30 évêques américains, ou d'ordonner clairement aux évêques de rapporter à la police toute information sur des abus sexuels.
Quoi qu'il en soit, la question de la pédophilie sera l'un des dossiers auquel le prochain pape devra s'attaquer, préviennent les associations. "C'est le plus important parce qu'il concerne les enfants, et c'est un problème mondial", insiste Road To Recovery, en proposant une commission d'experts qui déterminerait les mesures à prendre. Pour Survivors of Child Abuse, "les fonctions de ce pape ont été empoisonnées par les scandales et cela continuera à moins que le pape ne s'attaque aux racines du problème".
Publié le 12/02/2013
20minutes.fr
Suicide: La France mauvaise élève en l’Europe
SANTE – Près de 11.000 personnes se sont suicidées en France en 2010…
En vingt-cinq ans, le nombre de personne se suicidant en France a diminué de 25%, et même de 50% pour les adolescents. En 2010, 10 509 personnes ont cependant mis fin à leur jours. «Un constat édifiant» selon Didier Bernus, qui a présenté ce mardi un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur le suicide, intitulé Plaidoyer pour une prévention active.
«Trente personnes décèdent chaque jour, il y a une tentative toutes les secondes», a détaillé le rapporteur en présentant son avis devant les membres du CESE. «Le suicide doit être l’affaire de tous. Il constitue un indicateur de l’état de notre société», a déclaré Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé.
La France à la traîne
En 2010, le taux de décès par suicide en France était de 14,7 pour 100.000 habitants. Un taux en baisse: il était de 16,3 pour 100.000 en 2007, mais toujours au-dessus de la moyenne européenne (10,2 pou 100.000 habitants).
Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la France a un taux parmi les plus élevés:
- Grèce (2009): 3,5 pour 100.000
- Italie (2008): 6,5 pour 100.000
- Royaume-Uni (2009): 6,9 pour 100.000
- Espagne (2008): 7,6 pour 100.000
- Allemagne (2010): 12,3 pour 100.000
Seule la Belgique a un taux supérieur (19,4 pour 100.000) parmi les pays d’Europe occidentale.
Création d’un observatoire du suicide
Pour lutter contre ce phénomène, l’avis du CESE recommande notamment de répertorier et analyser les données épidémiologiques autour du suicide pour évaluer les actions préventives et donc les améliorer. «Le suicide n’est pas une fatalité, le prévenir est possible», a assuré Didier Bernus.
La ministre a repris à son compte cette proposition et affirmé vouloir créer «un observatoire du suicide.» Un rapport annuel sera rendu pour s’en servir comme base de travail. Marisol Touraine veut également développer la formation des professionnels au contact des personnes «les plus vulnérables», notamment les personnels scolaires, pour prévenir le suicide des plus jeunes. Le médecin traitant doit retrouver sa «place centrale» dans l’accompagnement des personnes ayant tenté de se suicider.
«Il faut aujourd’hui refonder la politique de prévention du suicide», a conclu la ministre, qui veut mettre en place une campagne interministérielle pour mener «une politique ambitieuse».
Publié le 12.02.2013
AFP
Conseil constitutionnel. Trois femmes nommées, une seule femme de plus…
Le plafond de verre se fissure: de deux, le nombre des femmes membres du Conseil constitutionnel est passé à trois.
Nicole Maestracci a été nommée par François Hollande, Nicole Belloubet par le président du Sénat, Jean-Pierre Bel. Claire Bazy-Malaurie, en fonction depuis trois ans - et qui y siégeait en compagnie de Jacqueline de Guillenchmidt -, a été reconduite par Claude Bartolone.
Mme Maestracci est première présidente de la cour d'appel de Rouen et présidente du comité d'organisation de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive. Elle a aussi dirigé la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt).
Mme Belloubet est professeur des universités et auteur, en 2001, d'un rapport intitulé "30 mesures pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans les établissements scolaires".
Le Conseil constitutionnel est composé de neuf membres, auxquels s'ajoutent les anciens présidents de la République.
11.02.2013
Le nouvel Observateur
Viande de cheval :
zoom sur les 4 principaux acteurs du scandale
La découverte de viande de cheval dans des lasagnes supposées être au bœuf met en lumière la complexité de cette filière agroalimentaire. Le point sur les différents intermédiaires.
La découverte de viande de cheval dans des lasagnes censées être au bœuf, vendues par Findus, révèle un circuit commercial complexe impliquant plusieurs sociétés et pays européens. Voici, en résumé, qui fait quoi.
- Findus : groupe agroalimentaire international leader du surgelé en grande et moyenne surface commercialisant des produits préparés par ses soins ou par des sous-traitants. En France, 100% des poissons panés vendus sont ainsi transformés dans une usine de Boulogne-sur-Mer. D'autres produits, comme c'était le cas des lasagnes "à la viande de bœuf", sont préparés par des sous-traitants. Findus, a ainsi acheté ce plat cuisiné à la société française Comigel. Findus s'estime victime d'une tromperie et va porter plainte.
- Comigel : PME dont le siège social se trouve à Metz (Moselle) spécialisée dans la fabrication de plats surgelés à marque distributeur. Ses produits sont distribués dans 16 pays d'Europe. Les lasagnes vendues à Findus étaient confectionnées par une filiale de Comigel, Tavola, installée à Capellen, au Luxembourg. Le PDG de Comigel Erick Lehagre a indiqué qu'il était persuadé que la viande était exclusivement du bœuf d'origine française.
Il dit avoir été alerté au début du mois de février par des gens sur le marché britannique d'un "problème" sur la viande. Il a alors lancé une enquête auprès du fournisseur de viande de Tavola: la société française Spanghero. Selon la Direction départementale de protection des populations (DDPP) de Moselle, Comigel a été "exemplaire" dans la mesure où elle a prévenu les autorités dès qu'elle a eu connaissance des problèmes d'étiquetage.
- Maison Spanghero : société basée à Castelnaudary dans l'Aude, spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de produits à base de viande. La société, qui a appartenu longtemps à la famille de rugbymen Spanghero, a été vendue en 2009 à une coopérative basque, "Lur Berri". En juin 2011 la société avait retiré du marché 12 tonnes de steaks hachés suite à un soupçon, par la suite complètement écarté, de contamination par la bactérie E.coli.
Comigel a affirmé avoir découvert il y a huit jours que la viande qu'elle lui fournissait provenait d'un producteur roumain, "dont les abattoirs abattaient et découpaient du bœuf et du cheval". Sans nommer ouvertement Spanghero, le groupe Findus pose samedi une question : "Comment est-il possible qu'en 2013 un transformateur de viande du Sud-Ouest ait pu commercialiser de la viande de cheval avec une estampille vétérinaire française 'viande de bœuf' ?
Le PDG de Lur Berri, propriétaire de Spanghero à travers la holding Poujol, Barthélémy Aguerre, joint par téléphone, indique lui que la société a acheté de la viande de bœuf 'origine Europe' et l'avoir simplement revendue. "S'il s'agissait bien de cheval, nous allons nous retourner contre le fournisseur roumain", a-t-il déclaré.
"Ces derniers jours, nous avons eu des contrôles de la répression des fraudes. La viande était bien étiquetée bœuf. Ce sont des pièces découpées dans la masse. On ne déballe pas", s'est-il défendu. "Une partie de notre activité est d'être des intermédiaires", dit-il : "Il y a plus d'une centaine d'abattoirs en Europe. Nous achetons à celui qui fait la meilleure offre et nous revendons aux industriels".
- Producteur roumain, le mystère : Barthélémy Aguerre a refusé samedi de livrer le nom de son fournisseur, assurant ne pas l'avoir sur lui. La Direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, indique que c'est un trader chypriote qui a sous-traité une commande de Spanghero à un trader des Pays-Bas qui s'est lui-même fourni dans un atelier de découpe roumain. Un circuit complexe dénoncé samedi par le ministre de la consommation Benoît Hamon, qui estime qu'il répond avant tout à une "logique financière".
Le Point.fr
Publié le 12.02.2013
La police porte plainte contre François Léotard
L'ancien ministre de la Défense, perquisitionné deux fois dans l'affaire Karachi, est aussi sous le coup d'une plainte de la police pour outrages.
Rien ne va plus pour l'ancien ministre de la Défense François Léotard. Fin janvier, les policiers de la Division nationale des investigations financières ont perquisitionné pour la deuxième fois le domicile de l'ancien ministre d'Édouard Balladur, qui était absent. Et pour cause. Deux mois plus tôt, le 20 novembre, la première descente de police ordonnée par le juge Renaud Van Ruymbeke dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Karachi s'était très mal passée. François Léotard s'était opposé avec véhémence à la perquisition, au point que cinq policiers, qui se sont sentis humiliés et insultés, ont déposé plainte pour "outrages". Une démarche exceptionnelle de la part d'un service habitué aux accueils rugueux. Joint par le Point.fr, François Léotard n'a pas souhaité commenter nos informations.
François Léotard a été ministre de la Défense de 1993 à 1995 dans le gouvernement d'Édouard Balladur, au moment où furent signés les contrats d'armement soupçonnés d'avoir donné lieu au versement de rétrocommissions ayant pu financer la campagne présidentielle de Balladur. Plusieurs témoins ont expliqué aux juges d'instruction Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire que deux intermédiaires, Ziad Takieddine et Abdulrahmane El Assir, tous deux mis en examen dans cette enquête, ont été imposés dans la dernière ligne droite de ces contrats d'armement par le cabinet de François Léotard.
Ce dernier avait assuré en 2011 au juge antiterroriste Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'attentat du 8 mai 2002 ayant coûté la vie à 11 Français, que les commissions versées sur le contrat de sous-marins Agosta n'avaient pas donné lieu au versement de rétrocommissions vers la France. Une éventuelle mise en cause de François Léotard, dans le cadre de ses fonctions ministérielles, dans le volet financier de l'affaire Karachi relèverait de la Cour de justice de la République (CJR), compétente pour juger les crimes et délits commis par des ministres dans l'exercice de leurs fonctions. François Léotard, qui n'a toujours pas été auditionné, nie farouchement avoir été au courant de quelconques rétrocommissions dans l'affaire des sous-marins Agosta.